10/10. Conférence: Les outils et les méthodes de la compréhension de la ville.



Le 10 octobre 2017
Conférence publique "Les outils et les méthodes de la compréhension de la ville",  animée par Anastasiia Kondratieva et Denis Zhdanov
Ksi Prostir, Dnipro, Ukraine          

Afin de permettre de se familiariser avec la notion d’analyse urbaine les participants du projet, Anastasiia et Denis décidèrent de partager leurs expériences françaises (bien différentes) dans les locaux de l’ancien Hudozhestvennyi Kombinat (lieu rassemblant à l’époque soviétique plusieurs petits ateliers/petites entreprises de la production artistique) où se trouve actuellement Ksi Prostir : espace de création/expositions/ateliers ouvert aux jeunes artistes de Dnipro.
Anastasiia a expliqué la notion de l’analyse sensible du lieu et a sa mise en pratique à travers les projets scolaires à l’ESBA TALM : l’analyse transversale de la zone industrielle Coulaines effectuée dans le cadre de l’atelier Territoires sensibles (Miguel Mazeri, Philippe Denicourt, ESBA Le Mans, 2015) et l’analyse du site de l’Arche de la Nature servant de base pour la future exposition "La colonie des OIES" (issue d’une collaboration entre ESBA TALM – Le Mans et l’Arche de la Nature, 2016).
Denis, à son tour, a présenté quatre méthodes : portrait chinois, rose des vents, fléchettes, nuancier, s’appuyant sur la notion de genuis loci (déjà évoquée lors de conférences précédentes) et la perception du lieu. Ces quatre méthodes d’analyse de lieu ont été  utilisées par Denis lors du workshop intensif à l’ESAA mené par le bureau d’architecture français "Encore Heureux".
(Le portrait chinois propose de caractériser le lieu en lui attribuant une couleur, une chanson, un animal, un adjectif, un film et une époque de l’histoire. La rose des vents sert à évaluer les caractéristiques du lieu: accessibilité, fréquence, confort, luminosité, visibilité, sonorité etc. Enfin, les fléchettes montrent l’échelle générale du lieu et son emplacement vis-à-vis de tout le site.)


A la fin de la présentation, Anastasiia et Denis ont proposé aux personnes présentes de faire partie d’une performance participative dont l’idée et les détails seront évoquées dans les prochaines publications. 


































Performance participative « Autre »

A la fin de la présentation ayant eu lieu le 10 octobre, Anastasiia et Denis ont proposé aux personnes présentes de faire partie d’une performance participative intitulée « Autre ». Nous avons repris le concept du projet élaboré par Den lors de son stage en France en 2015 en l’appliquant sur le terrain de Dnipro, et plus particulièrement sur le quartier résidentiel « Pobeda » (en fr : victoire) bâti à l’époque de l’URSS.
Le but de ce « jeu » était de comprendre comment les individus interagissent avec le système, d’analyser les relations entre la société et l’individu par le biais de morphotypes.
Afin de préparer cette installation, les animateurs de la conférence ont analysé l’architecture soviétique du quartier Pobeda composé de maisons en blocs afin de comprendre comment le comportement d’un individu impacte sur l’uniformité des morphotypes propre à l’architecture des immeubles soviétiques.

La logique fut la suivante :

Etape 1 :
L’emplacement de chaque bâtiment qui possède la même forme géométrique, imposés par le système

Etape 2 :
La façade de chaque bâtiment est composée de plusieurs morphotypes : portes, fenêtres, balcons

Etape 3 :
La géométrie des morphotypes est imposée par le système qui suit un principe de construction selon lequel tout est « sorti du même moule ». Néanmoins, chaque morphotype se différencie au fil du temps, personnalisé par son propriétaire : rideaux au balcon, pots de fleurs, nouvelles vitres … Ainsi, la façade, composée au début de morphotypes uniformes, change au fur et à mesure son apparence.



L’installation se composait de plusieurs modules symbolisés par des rectangles blancs de deux centimètres sur trois et d’une grille d’un mètre sur un quadrillée de rectangles de deux centimètres sur trois représentant la façade uniforme d’un bâtiment.
Un module, tout comme un morphotype faisant partie du système n’est pas différent d’un autre. Ils sont tous identiques de base et n’ont pas d’individualité.
La grille est un espace commun pour tous, ayant des limites et des frontières définies, symbolisées par les lignes du quadrillage.
Sans avoir expliqué aux participants l’idée de la performance, il leur fut proposé de prendre un ou plusieurs rectangles, de les personnaliser en écrivant ou en dessinant dessus et de le coller précisément sur les modules rectangulaires de la grille. Les participants n’avaient pas le droit de sortir des limites, d'enfreindre « les règles du jeu ».
Résultat, au niveau macro et méga les modules (morphotypes) étaient identiques et soumis au système de par leur uniformité au niveau des dimensions et leur emplacement imposé par la grille à l’instar des maisons en blocs dans des quartiers édifiés à l’époque de l’URSS.
Cependant, au niveau micro, chaque module était une projection de la personnalité de son « créateur » qui simulait le propriétaire d’un appartement, d’un balcon.
Anastasiia et Denis voulurent montrer ainsi aux participants comment, par le biais de cette installation interactive, pouvait s’observer la logique comportementale d’un individu vis-à-vis de la société et du système dans lequel il se trouve.

Et ils ont pu établir une conclusion sur les possibilités d’interactions entre les « morphotypes » et sur les scénarios.
Voici 7 scénarios comportementaux qu’ils ont pu observer :

1) Individualité : chacun essaie de mettre en avant sa créativité. Même s’il tente de copier l’idée de quelqu’un d’autre, il n’arrive pas à en faire la copie conforme ;

2) Vandalisme : un participant qui dessine sur le module d’un autre participant ;

3) Complément, dialogue : un participant qui essaie d’interagir avec d’autres modules ;

4) Confrontation : un participant qui volontairement ou non « casse» l’intention/l’idée initiale d’un autre participant ;

5) « Hors-la-loi » : un participant qui, complètement ou partiellement, enfreint les règles ;

6) Anti-environnement : un participant qui modifie la grille ;


7) Urbaniste : un participant qui tente « d’organiser » la grille : y met la navigation, le centre de composition, crée une direction.













































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